La longue vue

La longue vue

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ARCHIVES d’avant La Photo du Jour.

Daniel, c’était sa vue, et un peu son morceau d’Estuaire. Sa colline de pensées dispersées mais qui, toujours revenaient ordonnées. On parlait souvent des arts et de la philo, un enjeu casse-gueule pour moi, j’apprenais à être un « littéraire » et lui, il l’était déjà. Ses projets de livres, d’écriture, sans cesse repoussés, qui n’ont peut-être pas tous vu le jour. La banalisation du savoir était un enjeu majeur pour lui. Il me parlait souvent d’une référence qu’il aiment bien, c’était François de Closets, et il aurai aimé aborder la philo comme lui abordait la science ou l’histoire.
Son admiration pour Monet, et pour sa pie surtout. Il y a avait cette grande reprographie derrière le fauteuil de son bureau au Lycée. C’est dans son bureau qu’il parlait le plus de son travail de pilotage d’établissement, une passion presque dévorante, un noeuds de problemes ou de questions qu’il fallait résoudre avec délice, un peu comme un Sherlock Holmes au moment de dénouer son intrigue. Beaucoup de choses passaient après ça, mais ça grandissait aussi tellement les destins de centaines de personnes, et peut etre même des milliers au bout du compte.
La philo et la peinture, c’était son truc, alors forcément, on avait des mots communs.
Bien après cette photo, quand j’ai eu ma Licence d’Arts Plastiques avec mention, et que je revenais de mon inscription en Maitrise, il m’avait dit « Pétard !! En « Maitrise » !… Ca déconne plus, vraiment bravo… »
Ce qu’il était me manque, il était très éclairant, c’est des figures comme ça qui pouvaient parsemer mon chemin tortueux d’indices ou de cailloux blancs.

Il s’est éteint trop tôt. Et je ne lui jamais dit que ses mots et ses encouragements m’avaient accompagné si souvent. Il m’a poussé à avancer, et je me suis mis à courir. Même si ce fut un peu en décalé. J’ai couru.
Merci Daniel.

Novembre 1996, Plassac.

PS : Ces films ont été numérisés trop tard, un dégât des eaux dans une cave en 2005 a détruit et abimé beaucoup de mes anciennes pellicules. J’ai sauvé ce que j’ai pu. J’ai numérisé ce qui pouvait l’être.