>>>> Retour vers le Futur.
ARCHIVES d’avant La Photo du Jour.
Tatras, Tchécoslovaquie, Juillet 1992.
Depuis le début de cette aventure en Tchécoslovaquie, nous avons sur le tableau de bord du camion, le Guide du Routard. Qui, il faut l’avouer, nous a baratiné sur un paquet de trucs. Ca nous amuse beaucoup, Seb et moi, mais ses parents un peu moins. Par exemple, c’était écrit en gros, et presque en en-tête, que le sport national est: l’auto-stop ! Et on y a cru.
Parfait, on trouve ça super, et on met ça dans notre équation pour nous rendre au truc des chutes d’eau en plan de secours. Je crois me souvenir que le trajet aller, ce sont les parents de Seb qui nous ont déposé pas loin des départs des sentiers de randos, eux, ils allaient vers le Nord et la Pologne pour la journée, nous vers les sentiers de montagne des Tatras.
Chaussures de marche, short t-shirt, un pull dans le sac, des couteaux suisses bien sur, des Danettes au chocolat, des tartines et des charcuteries surement, et une énorme pastèque de plusieurs kilos. Faut bien l’avouer, c’était pas bien malin, mais on l’a mangé entièrement.
On grimpe… Ca monte fort mais c’est beau. Des heures et des heures. On n’avait pas prévu le froid, on a juste un pull de base avec nous, mais on frôle la dizaine de degré là-haut. Je me souviens avoir eu très froid.
Mais… Surtout, notre carte ne correspond à rien. Mais alors… à RIEN !
On se reconnait rien, pourtant on est pas des quiches en sentiers de rando et en orientation, mais là… On s’est bien marrer à maudire le prof et ses « beautifull falling waters », on grimpe, on grimpe, et toujours rien. A la pause dej’, on commence à réaliser que ce sentier de rando, n’est pas le bon. Faut avouer en revanche, que le paysage est à couper le souffle. C’était grandiose, même si ce n’était pas ce que nous avions prévu.
Puis est venu la question qui tue, prévoir le retour, on était loin du camping, plusieurs dizaines de kilometres, c’est sur, et le retour était censé être en train et bus je crois… On décide donc de rebrousser chemin en début d’apres-midi. Faut dire qu’on n’était pas équipé pour le froid et que là haut, on se gelait sévère.
Une fois en bas, commence pour nous la purge du retour, Les trains qui n’existent pas, ou pas les bons, des gares incompréhensible, un train au petit bonheur la chance, on ne sait pas vraiment où on atterrit, des wagons qui se baladent tous seuls dans les gares (véridiques). On a rigolé, c’est certain, mais on faisait pas les malins aussi, fallait quand même rentrer. L’auto stop s’est donc imposé comme seul alternative… Je crois que c’est là qu’on a insulté le Guide du Routard un millier de fois avec son « sport national ». Car, PERSONNE ne s’arrête, on marche quelques heures, et à ce rythme là, il nous faudra deux jours pour être de retour au camping. On cherche les arrets de bus, on cherche des plans-B, mais on trouve rien. On se tape quand même des barres de rires, comme ce pauvre automobiliste qui prend son élan dans la descente avec son clone de Fiat500 (Made in Poland), dans un boucan incroyable, on rigole. Il nous dépasse. Et quelques metres plus loin une grosse explosion. On s’approche. Le conducteur en pleurs, à genou, devant le moteur de sa voiture qui s’est désolidarisé du chassis, gisant dans l’huile,agonisant, au milieu de la chaussée. Il sera réconforté par des passants, une main sur son épaule. Ca semblait etre un drame national, nous, un peu cons sans doute, ça nous a faire rire. Surtout après. Car là, nous avions toujours notre probleme de trajet retour.
Contre toute attente, une voiture s’arrête ! Elle nous ramènera même jusque l’entrée du camping !
C’était des suisses en vacances dans le coin.
Konica Pop, 36mm F/4 , Kodak 400.
PS : Ces films ont été numérisés trop tard, un dégât des eaux dans une cave a détruit et abimé beaucoup de ces pellicules. J’ai sauvé ce que j’ai pu. J’ai numérisé ce qui pouvait l’être.