18 Déc 2024

Les Espions de la Mer Rouge

Nous voilà arrivé à Djibouti avec le vol du VO.
J’ai appris la veille que je ne partirai pas faire la virgule à Mayotte avec le Président. « Il faut donner la priorité à l’agence Filaire (AFP) ». La recevabilité d’un tel choix est discutable, surtout que des places ont été attribuées à d’autres personnes hors de ce VO.

C’est pas le journalisme et l’éthique qui sortent grandis de cette histoire encore.
Mais de ma place, à part discuter ou râler, je ne peux rien faire, alors cette fois ci, je n’ai même pas râlé. Ca ne changerai rien.
Donc, seul photojournaliste de la déleg’ pour trois jours. Je croise les doigts pour y faire des choses chouettes quand même.
La température extérieure est dingue, pas loin de 35°, on est parti de Paris sous la flotte à 4°. Et en plus, là c’est l’hiver.
L’air est saturé de pollution (échappement, fumée, diesel etc…), il y a des décharges à ciel ouvert qui brulent les déchets autour de la ville, et l’impression d’etre la tête dans un cendrier avec des mégots fumants, est permanente.
Au sujet de cette pollution, un militaire m’a dit « On perd des points de vie en étant ici ».
L’hotel est une zone étrange, gardée par des hommes armés de AK47, et à l’intérieur des militaires, beaucoup de militaires en civil ou en uniforme (les coupes de  cheveux et les saluts en short de bain ne trompent pas), baraqués comme des Avengers le long de la piscine.
Au bar et au resto de l’hotel, ça parle français, anglais, allemand, espagnol… mais aussi japonais, chinois et russe.
Un officier français me dit que c’est ici, le nid d’espions de la Mer Rouge. Ils se connaissent tous, mais ne se parlent pas.

J’ai attendu Jean Dujardin pour rire un peu… Mais, j’ai oublié un instant, qu’il ne me fait pas rire.
Alors j’ai posé mes fesses sur un bloc de béton sous un palmier, devant moi la Mer Rouge… Et je trouvais que c’était un beau décor pour un Buck Danny.