Une valse, une mélenchonade, du brouillard et le Nord

Ce week-end, je faisais revenir la petite voiture de mon grand-père sur ses terres. Sur les miennes aussi un peu.

Je crois savoir, encore un peu plus, pourquoi je suis parti de ce pays que mes souvenirs maudissent. Je crois, mais n’en suis plus vraiment sûr.
Le Soleil était censé se lever, mais c’est le Nord, faut être fair-play avec le Soleil. Mon escapade en dehors de l’autoroute, pour photographier l’aube, s’est transformé en une pause café dans un chemin de terre près d’un cimetière de la Grande Guerre. D’un salut respectueux, d’une santé ou d’un « à la votre » saveur caféine, j’ai dit au revoir à ces courageux australiens dormant à la belle, dans des champs perdus du Nord, pour rejoindre Liévin, et sa mairie planquée sous un échafaudage horrible. Je ne peux pas être objectif sur le Nord, alors je ne dis rien.
Liévin, la salle Mitterrand de l’Hôtel de ville, tout le monde attend Manuel Valls, meeting sur les terres sacrées de la gauche ouvrière.
Entre 200 (chiffres presse) et 400 (chiffres de la mairie de Liévin) personnes se sont entassées dans la salle aux murs peints de fresques, dont une sur Francois, l’autre, le Mitterrand.
Tragédie comique et sérieuse, quelques heures plus tard, un autre meeting, à 54 kms plus au Nord (encore, si si, c’est possible), à Tourcoing, avec quelqu’un d’un peu plus à gauche (ce qui n’est pas difficile), et surtout… beaucoup plus de monde… Ils attendent tous, avec chaleur et militantisme : Jean-Luc Mélenchon.
Tellement que la salle de 800 places déborde sur le parking à l’extérieur, Mélenchon, lui le Prince Rouge au verbe engagé (et enragé) sortira pour offrir mots, (re)conforts, et colères aux malchanceux (environ 1500) restés dehors dans le froid.
Valls, Mélenchon, ils visent cette Présidence de la République, incarnant autant de rèves que de désespoirs désabusés. Y en aura t’il un qui tiendra ses promesses, juste une fois?
Je crois que personne n’a la réponse, et surtout pas les menteurs.
Après les mots, la route, encore. Du café, des litres, toujours. Et de la fatigue, encore. Et du brouillard, persistant.

Dimanche 8 Janvier 2017.
© Nicolas Messyasz / Hans Lucas